La 16e édition de la biennale de Sharjah se déroulera du 6 février au 15 juin 2025 sur le thème “To carry”, et rassemblera le travail de 140 artistes parmi lesquels on retrouvera M’barek Bouhchichi.
Construisant une archive décoloniale des cultures matérielles et littéraires entrelacées, M’barek Bouhchichi se concentre sur les histoires incarnées et la poétique libératrice de la négritude dans son pays natal, le Maroc, ainsi que dans d’autres régions d’Afrique du Nord.
Our voices are wounded (2024) réunit 40 récipients rappelant la poterie ancienne utilisée pour transporter et stocker l’eau. Représentant différentes civilisations et époques, ces œuvres en céramique sont gravées de fragments poétiques dans des langues minorisées, résistant ainsi au monolinguisme colonial et à la violence des empires.
Les sept œuvres issues de La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du Monde – Léopold Sédar Senghor (2023) s’inspirent de l’écriture du poète, penseur et leader politique sénégalais cité dans le titre. M'barek Bouhchichi transforme le tribulum, un ancien outil agricole servant au battage des grains, en une ardoise où s’inscrit de la poésie révolutionnaire tunisienne en braille, invoquant ainsi la persistance de la mémoire haptique et le pouvoir de l’opacité face à l’aveuglement de l’histoire impériale.
Février 8, 2025