Dans cette nouvelle série, Hassan Darsi poursuit ses recherches sur l’alchimie entre la matière noire et la poussière d’or.
L’historienne de l’art Florence Renault Darsi parle de l’artiste et de son œuvre en ces termes : "Hassan Darsi explore les fusions et les scissions de deux matières, la peinture noire et la poussière d’or ; il en visite les possibles et les contraintes, les évolutions et les trajets, jusqu’à faire naître des paysages, organiques ou célestes, jusqu’à l’apparition de monstres fantasmagoriques, ou encore jusqu’à l’explosion recherchée et attendue. Un processus qu’il avait déjà expérimenté avec la série des Exuvies[1], qui proposaient différents états de mues de serpents. Une mue omniprésente, préfigurée avec la série des Vagues dorées[2], où la sérigraphie dorée venait transformer les débordements tempétueux de l’océan. Une mue dont souffrent aussi les Fantômes[3], silhouettes ineffables aux contours incertains, qui cohabitent avec Les réparateurs du ciel. Une mue allégorique, préfiguration de changements, de métamorphoses, celles de notre société, de nous-mêmes, de notre monde construit et de ses mutations parfois maîtrisées… parfois pas, ou mal… L’exuvie, cette peau morte que le serpent abandonne quand elle devient trop exigüe, est l’or jaune et l’or noir, la tentation originelle, l’alchimie des matières qui composent ces paysages tourmentés. A la fois symbole d’une renaissance et d’une fin, elle marque la présence sournoise d’une Hydre de Lerne indomptable, qui absorbe et digère les fragiles constructions que Les réparateurs du ciel semblent vouloir raccommoder…"